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ment où celui-ci descendait de la passerelle :
« Capitaine, dit-il, je ne sais comment reconnaître le ser-
vice que vous nous avez rendu&
 Monsieur, je n ai fait que mon devoir, et, pour tout dire,
mes passagers ont plus de droit que moi à vos remerciements. »
Le jeune homme serra cordialement la main du capitaine ;
puis, retirant son chapeau, il salua les passagers d un geste gra-
cieux.
À coup sûr, sans l arrivée du Glengarry, son compagnon et
lui, entraînés jusqu au centre du Corryvrekan, eussent été per-
dus.
Cependant, Miss Campbell, pendant cet échange de poli-
tesses, avait cru devoir se retirer un peu à l écart. Elle ne voulait
pas qu il fût question de la part qu elle avait prise au dénoue-
ment de ce dramatique sauvetage. Aussi se tenait-elle sur
l avant de la passerelle, lorsque, tout à coup, comme si sa fantai-
sie se fût réveillée, ces mots lui échappèrent, au moment où elle
se retournait vers le couchant :
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« Et le rayon ?& Et le soleil ?
 Plus de soleil ! dit le frère Sam.
 Plus de rayon ! » dit le frère Sib.
Il était trop tard. Le disque, qui venait de disparaître der-
rière un horizon d une admirable pureté, avait lancé son rayon
vert dans l espace ! Mais, à cet instant, la pensée de Miss Camp-
bell était ailleurs, et son Sil distrait avait manqué cette occa-
sion, qui ne se retrouverait de longtemps peut-être !
« C est dommage ! » murmura-t-elle, sans trop de dépit
pourtant, en songeant à tout ce qui venait de se passer.
Cependant le Glengarry évoluait pour sortir de la passe du
Corryvrekan et reprenait sa route vers le nord. À ce moment, le
vieux marin, après une dernière poignée de main donnée à son
compagnon, regagna sa chaloupe et fit voile pour l île Jura.
Quant au jeune homme, dont le « dorlach », sorte de por-
temanteau de cuir, avait été mis à bord, c était un touriste de
plus que le Glengarry transportait à Oban.
Le steamer, laissant à droite les îles de Shuna et de Luing,
où se creusent les riches ardoiseries du marquis de Breadal-
bane, longea l île Seil, qui défend cette partie de la côte écos-
saise ; bientôt après, s engageant dans le Firth of Lorn, il prit
entre l île volcanique de Kerrera et la franche terre ; puis, aux
dernières tueurs du crépuscule, il jetait ses amarres de poste à
l estacade du port d Oban.
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Chapitre VII
Aristobulus Ursiclos.
Quand bien même Oban eût attiré un aussi grand concours
de baigneurs sur ses plages, que les stations si fréquentées de
Brighton, de Margate ou de Ramsgate, un personnage de la va-
leur d Aristobulus Ursiclos n aurait pu y passer inaperçu.
Oban, sans se placer à la hauteur de ses rivales, est une
ville de bains fort recherchée des oisifs du Royaume-Uni. Sa
situation sur le détroit de Mull, à l abri des vents d ouest, dont
l île Kerrera arrête l action directe, attire nombre d étrangers.
Les uns viennent se retremper dans ses eaux salutaires ; les au-
tres s y installent comme en un point central, d où rayonnent les
itinéraires pour Glasgow, Inverness et les plus curieuses îles des
Hébrides. Il faut ajouter ceci : c est qu Oban n est point, ainsi
que tant d autres stations balnéaires, une sorte de cour
d hôpital ; la plupart de ceux qui veulent y passer la saison
chaude sont bien portants, et on ne risque pas, comme en cer-
taines villes d eaux, d y faire son whist avec deux malades et
« un mort ».
Oban compte à peine cent cinquante ans d existence. Elle
offre donc dans la disposition de ses places, l agencement de ses
maisons, le percement de ses rues, un cachet tout moderne. Ce-
pendant l église, sorte de construction normande, surmontée
d un joli clocher, le vieux château de Dunolly, habillé de lierre,
dont la masse se dresse sur un roc détaché de sa pointe nord,
son panorama d habitations blanches et de villas multicolores,
qui s étagent sur les collines de l arrière-plan, enfin les eaux
tranquilles de sa baie, sur lesquelles viennent mouiller
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d élégants yachts de plaisance, tout cet ensemble présente un
pittoresque coup d Sil.
Cette année-là, en ce mois d août, les étrangers, touristes
ou baigneurs, ne manquaient pas à la petite ville d Oban. Sur les
registres de l un des meilleurs hôtels, depuis quelques semaines
déjà, on pouvait lire, entre autres noms, plus ou moins illustres,
le nom d Aristobulus Ursiclos, de Dumfries (Basse-Écosse).
C était un « personnage » de vingt-huit ans, qui n avait ja-
mais été jeune et probablement ne serait jamais vieux. Il était
évidemment né à l âge qu il devait paraître avoir toute sa vie. De
tournure, ni bien ni mal ; de figure, très insignifiant, avec des [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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